L’été arrive et pour bon nombre de salariés cela marque le début des vacances. Mais pendant que les employés prennent du repos les hackers sont à pied d’oeuvre. Une recrudescence du nombre de piratage des entreprises est observé à cette période.
Imaginez un bureau presque vide, un open space silencieux et une équipe IT réduite au strict minimum. Pendant que certains partagent des photos de plage ou de festival sur Slack, des cybercriminels profitent discrètement de cette accalmie pour passer à l’action.
Des cas récents en juillet 2025 : Orange et Naval Group
Dernièrement c’est l’opérateur télécom Orange qui a fait les frais d’une cyberattaque. L’entreprise a été victime d’une intrusion sur un des système d’information que l’entreprise a immédiatement traité. Dans un communiqué publié le 25 juillet dernier, Orange précise :
« Ces opérations d’isolement ont eu pour conséquence de perturber certains services et plateformes de gestion pour une partie de nos clients Entreprises et pour quelques services Grand Public principalement en France ».
Le géant militaire français Naval Group a également été la cible de hackers ces derniers jours, victime d’une fuite de données. Un hacker affirme détenir des documents sensibles qu’il a publiés sur le dark web. L’entreprise confirme que ces documents lui appartiennent mais précise qu’aucun document classé « Secret défense » n’a été dérobé. Selon le rapport 2024 de Check Point, certains secteurs d’activité enregistrent jusqu’à 45 % de cyberattaque pendant les vacances d’été, notamment dans les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie, des services financiers et même des services de l’État. Mais pourquoi cette saison est‑elle si favorable aux pirates ?
Naval Group a produit un communiqué relayé par @_SaxX_ a priori mensonger, ce qui pose de lourdes questions au regard des enjeux.
— Juan Branco ✊ (@anatolium) July 26, 2025
A ce stade, il apparaît que les éléments qui ont fuité, en deux batchs différents, faisaient l'objet d'une classification restreinte et confidentiel… pic.twitter.com/DmWxu3WoHc
Équipes réduites : une surveillance en sommeil
En été, de nombreux SOC (Security Operations Centers) fonctionnent en effectif réduit. Les absences du personnel spécialisé allongent mécaniquement les délais de réaction en cas d’incident, ce qui donne aux cybercriminels un temps d’avance pour exploiter la moindre faille.
Dans ce contexte, certaines mises à jour logicielles, opérations de maintenance ou audits réseau sont souvent reportés à la rentrée. Cette pause dans la supervision technique laisse des vulnérabilités connues non corrigées, transformant les systèmes d’information en cibles faciles.
Vigilance humaine en baisse
La période estivale est propice aux cyberattaques ciblées, notamment via le phishing. Les cybercriminels profitent des congés pour envoyer des emails frauduleux imitant des confirmations de réservation, des avis de livraison ou des factures urgentes, des thématiques crédibles en plein été.
Les messages automatiques hors bureau constituent également une mine d’informations pour les hackers. Un simple accusé d’absence peut révéler qu’un collaborateur clé n’est pas disponible, facilitant les tentatives de spear phishing, c’est à dire des messages trompeurs ou frauduleux.
Pour réduire ce risque :
- Évitez de mentionner vos dates exactes ou destinations dans vos réponses automatiques.
- Limitez leur diffusion à vos contacts internes ou partenaires connus.
- Surveillez les boîtes de réception partagées ou adresses de support, souvent ciblées durant ces périodes.
En combinant vigilance humaine et bonnes pratiques techniques, les entreprises réduisent significativement le risque d’intrusion durant l’été.
Wi‑Fi publics et travail nomade : des portes ouvertes
Travailler à distance depuis un aéroport, un hôtel ou un café offre une grande flexibilité, mais expose aussi à des risques importants pour la cybersécurité. Les réseaux Wi‑Fi publics sont rarement sécurisés et peuvent devenir de véritables portes d’entrée pour les pirates informatiques.
Certains cybercriminels mettent en place des faux hotspots Wi‑Fi, imitant le nom du réseau officiel du lieu (par exemple Airport_Free_WiFi). En s’y connectant, les utilisateurs leur donnent involontairement accès à leurs échanges de données. Ce type de scénario facilite notamment les attaques Man‑in‑the‑Middle, où le pirate s’intercale discrètement entre l’utilisateur et le réseau pour intercepter identifiants, mots de passe ou informations sensibles.
Le danger est loin d’être théorique. Selon une enquête d’Avast, 66 % des français préféreraient se connecter aux réseaux Wi-Fi non sécurisés et risqueraient donc se faire voler leurs données personnelles D’où l’importance de privilégier un VPN, d’éviter les opérations sensibles (banque, messagerie professionnelle) sur ces réseaux, et de désactiver la connexion automatique au Wi‑Fi sur les appareils mobiles.
Intérimaires et saisonniers : le talon d’Achille de l’inexpérience
Pendant l’été, de nombreuses entreprises font appel à des intérimaires ou à des stagiaires pour compenser les absences du personnel titulaire. Si cette solution permet de maintenir l’activité, elle introduit un nouveau risque pour la cybersécurité. Ces collaborateurs temporaires ne sont pas toujours formés aux bonnes pratiques numériques.
Un simple clic sur un lien piégé ou l’utilisation d’un mot de passe trop faible peut suffire à ouvrir une brèche dans le système informatique de l’entreprise. Les pirates savent exploiter profils peu au fait des cyberattaques, notamment lorsque la supervision IT est déjà réduite pendant la période estivale.
Infrastructure fragilisée et maintenance reportée
La chaleur estivale ne menace pas uniquement le confort des bureaux. Elle peut également fragiliser les infrastructures informatiques. Les baies de serveurs mal ventilées sont particulièrement vulnérables à la surchauffe, ce qui peut entraîner des ralentissements, des arrêts intempestifs, voire des pannes matérielles.
Les coupures électriques ou les défaillances de climatisation accentuent ce risque. Dans un contexte où les équipes IT sont parfois réduites, un incident matériel peut rapidement compromettre la disponibilité des services. Le danger est encore plus critique, si les sauvegardes ne sont pas fiables ou incomplètes, car une panne couplée à une cyberattaque pourrait entraîner des pertes de données irréversibles.
Pour plus de prudence, réalisez un audit rapide des systèmes critiques et des sauvegardes avant l’été. Cela vous permet de limiter les risques et de vous assurer que la reprise d’activité sera possible en cas d’incident.
Le pic estival confirmé par les experts
Le cabinet d’audit et de conseil KPMG indique que la période allant de juin à août est l’une des périodes les plus marquées sur l’année en terme de cybercriminalité. Ce phénomène saisonnier rejoint d’autres moments stratégiques de l’année, comme la fin d’année ou la période fiscale, lorsque les entreprises sont particulièrement vulnérables en raison de charges de travail accrues ou de ressources IT réduites.
Durant ces mois d’été, les attaques les plus fréquentes restent classiques mais redoutablement efficaces :
- Phishing, qui profite de la baisse de vigilance pour piéger les utilisateurs,
- Ransomware ciblant en priorité les terminaux non gérés ou personnels utilisés pour le télétravail,
- Exploitation de failles logicielles laissées ouvertes faute de mises à jour ou de maintenance régulière.
Ces tendances confirment qu’un suivi de sécurité continu et une gestion proactive des correctifs sont essentiels pour éviter que la période estivale ne se transforme en opportunité pour les hackers.
Comment se protéger avant de partir en vacances ?
Si le risque zéro n’existe pas, il y a cependant des actions qui peuvent vous permettre de partir sereinement en vacances sans craindre d’intrusion malveillante :
- Former les équipes à reconnaître le phishing et les arnaques.
- Activer un VPN et l’authentification multi‑facteurs pour tout travail à distance.
- Automatiser les mises à jour et surveiller les logs même avec une équipe réduite.
- Renforcer la supervision via un SOC externalisé si nécessaire.
- Auditer les scripts tiers et sites web avant l’été pour détecter les portes dérobées.
En résumé, l’été ne freine pas les hackers, il les inspire. Entre effectifs réduits, mobilité accrue et vigilance relâchée, les entreprises deviennent des cibles faciles. Anticiper avant de partir permet de passer des vacances sereines… et d’éviter que les pirates n’en profitent à votre place. Et vous ?Avez‑vous déjà été victime ou témoin d’une attaque estivale ? Partagez votre expérience en commentaire !
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L’été est toujours une période fascinante, mais il est crucial de rappeler l’importance de la cybersécurité. Protéger nos données, c’est comme prendre soin d’un écosystème fragile. Soyons vigilants !
C’est fou comme l’été attire les hackers ! J’ai déjà failli me faire avoir par un phishing. Toujours rester vigilant, surtout quand les équipes sont en vacances !
La cybersécurité doit être une priorité, surtout pendant les vacances. Avec nos systèmes d’automatisation, on doit rester vigilant pour éviter que les hackers ne profitent de notre absence.