OpenAI publie une nouvelle étude sur nos usages de ChatGPT. Ce qu’elle révèle sur nos demandes à l’IA est étonnant.
OpenAI a dévoilé une étude inédite sur la manière et les raisons pour lesquelles nous utilisons son IA, ChatGPT. Réalisée en partenariat avec le Bureau national de recherche économique (NBER) et par des auteurs issus des universités de Duke et Harvard, elle nous éclaire sur les usages réels de l’assistant conversationnel le plus populaire au monde.
Typologie et nombre d’utilisateurs : ce que dit l’étude sur ChatGPT
Jamais une technologie ne s’était diffusée aussi vite. Selon l’étude, ChatGPT compte aujourd’hui plus de 700 millions d’utilisateurs hebdomadaires actifs, soit environ un adulte sur dix à l’échelle mondiale. Chaque jour, l’IA recevrait 2,5 milliards de messages, ce qui équivaut à près de 29 000 requêtes par seconde. Des chiffres qui, selon Anthony Morel sur BFM Business, dépassent la vitesse d’adoption d’Internet ou des smartphones.
L’utilisateur type reste très jeune : la moitié des requêtes provient de la tranche des 18-25 ans. Une génération déjà familière des technologies numériques, qui voit aussi dans ChatGPT un outil précieux pour l’éducation. Autre évolution notable : si les débuts étaient largement masculins, avec encore à peu près 63 % d’hommes en janvier 2024, les usages se sont depuis équilibrés. On dénombrait, en juillet 2025, 52 % d’utilisatrices.
Mais ce qui surprend le plus, c’est la nature des demandes : l’usage est devenu majoritairement personnel, au détriment des utilisations professionnelles. En juin 2025, 73 % des messages n’avaient aucun lien avec le travail, contre 53 % un an plus tôt. Cette tendance s’explique à la fois par l’arrivée de nouveaux utilisateurs, qui privilégient des usages quotidiens et informels, et par l’évolution des pratiques des plus anciens.
Cela ne signifie pas toutefois que l’IA n’a pas trouvé sa place dans les métiers qualifiés, mais elle se transforme peu à peu en assistant personnel universel. Reste à savoir si les chiffres des prochains mois ou années confirmeront ce basculement.
Quels sont les 3 usages principaux de ChatGPT ?
D’après l’étude, trois grands usages regroupent 77 % de l’ensemble des requêtes ; contextes personnels et professionnels confondus :
- Les conseils pratiques : un large spectre de demandes d’aide, qui va du soutien scolaire aux tutoriels, en passant par les conseils santé, beauté, sport ou encore l’aide à la créativité.
- La recherche d’informations : obtenir une donnée spécifique, une recette, ou comparer des produits avant un achat.
- L’écriture : reformuler un mail, traduire un texte, rédiger un résumé ou un document professionnel.
Ces catégories ont évolué en un an. Les conseils pratiques se maintiennent autour de 29 % des usages. L’écriture, en revanche, est passée de 36 % des messages en juillet 2024 à 24 % un an plus tard. À l’inverse, la recherche d’informations a bondi de 18 à 24 % sur la même période. Un basculement significatif : ChatGPT s’impose de plus en plus comme une alternative aux moteurs de recherche, là où Google semblait indétrônable il y a encore trois ans.
Derrière ces trois usages dominants, l’étude identifie les catégories « Multimédia » (7,3 %), « Expression personnelle » (5,3 %) et « Aide technique » (5,1 % des requêtes). Cette dernière inclut la programmation et le codage, les calculs mathématiques et l’analyse de données.
Tutos, santé ou relations : les questions posées à ChatGPT
Dans le détail, l’éducation occupe une place centrale. Sur un échantillon de plus d’1 million de conversations, de mai 2024 à juin 2025 (graphique ci-dessous), elle représente 10,2 % du total et plus d’un tiers (36 %) des demandes classées en conseils pratiques. Les tutoriels et les questions de type « Comment faire… ? » comptent, quant à eux, pour 8,5 % des messages, soit 30 % de cette même catégorie.
La santé constitue un autre champ important : 5,7 % des requêtes concernent des conseils médicaux, sportifs ou de bien-être. Une tendance qui interroge sur les risques de substitution au diagnostic professionnel, avec les dérives que cela suppose.
Enfin, une partie des échanges touche à l’assistance émotionnelle. Classée par le NBER et OpenAI dans la catégorie « Expression Personnelle », la sous-section « Relations et réflexions personnelles » représente 1,9 % des messages. Un faible pourcentage, mais qui correspond tout de même à des dizaines de millions de requêtes. Derrière ces chiffres se cache une réalité qui soulève des questions éthiques : pour certains, ChatGPT devient un confident, voire un ami ou un petit ami virtuel.
Cela peut conduire à des dérives. En avril 2025, un adolescent américain de 16 ans, Adam Raine, s’est suicidé après s’être confié à ChatGPT. Le risque est accentué par la manière dont l’IA répond : selon les contextes, elle peut avoir tendance à valider les propos de l’utilisateur (biais de conformité), ce qui peut renforcer ses idées reçues ou ses fragilités émotionnelles.
Un biais qui pose aussi question dans les autres usages : selon un rapport récent de NewsGuard, les modèles d’IA générative produiraient aujourd’hui deux fois plus de fausses informations qu’il y a un an. Ceci même alors que l’étude d’OpenAI nous montre que ChatGPT, notamment dans la recherche d’informations, s’impose de plus en plus comme un outil incontournable au quotidien.
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